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Le message baissier de court terme délivré graphiquement sur la paire de devises Euro / Dollar prend corps, à mesure que les marchés digèrent les chiffres de l'inflation américaine pour le mois d'avril.

Point chaud du calendrier statistique hier, les IPC (indices des prix à la consommation), étaient publiés, dans une ambiance nerveuse. Si les prix, hors alimentation et énergie (données core) ont dépassé la cible en progressant de 0,4% en avril, la donnée rassurante vient des 4,9% d'inflation en rythme annualisée, contre 5,0%, dans l'assiette de produits la plus large. L'inflation ressort ainsi "au plus bas", avec les guillemets qui s'imposent, depuis mai 2021. De quoi pourtant apporter un soulagement certain, alors même que "les derniers chiffres PCE (indices des prix à la consommation des ménages), publiés il y a deux semaines en hausse et au-delà du consensus, n'avaient pas freiné les marchés", note Vincent BOY (IG France).

"Mais il est trop tôt pour crier victoire sur l'inflation" avertit William Gerlach, Directeur régional France et Royaume-Uni Iban First. "En effet, l'inflation dite de base (“core CPI”) était de 0,41% en avril et de 5,5% sur un an. C'est toujours trop élevé. Cela ne devrait pas cependant contraindre la Fed à relever ses taux en juin."

Tout l'enjeu de cette séquence de marché est d'affiner, pour les prochains mois, les trajectoires relatives des Fed Funds et des taux directeurs en Zone Euro. "Avec la Fed qui semble être en “mode pause” alors que d'autres banques centrales, notamment la BCE, continuent la hausse des taux, ce nouveau rapport ne change pas la donne".

"A horizon quelques mois, la baisse de l'inflation américaine va permettre à l'inflation salariale réelle de repasser en territoire positif, ce qui devrait permettre à la consommation de tenir outre atlantique", estime François Rimeu, Stratégiste La Française Asset Management, dans un marché qui envoie des signaux contradictoires.

A ce titre, la publication de l'indice de confiance des consommateurs (U-Mich) vendredi sera essentielle, et à fort impact en cas d'écart significatif par rapport au consensus.

"Même si la croissance économique tient, ça ne veut pas forcément dire que tout va pour le mieux pour les actifs financiers", poursuit le stratégiste. Il faut dire que le dernier NFP (rapport mensuel fédéral d'avril sur l'emploi privé) écarte de facto le risque d'une récession à court terme, tout donnant du grain à moudre au camp hawkish parmi les cadres de la Fed.

L'attention des cambistes se focalise, dans l'intervalle, sur les échanges entre Joe Biden et les leaders républicains au Congrès, pour tenter de s'entendre sur le plafond de la dette, condition sine qua non pour éviter un nouveau shutdown. Ce terme, qui signifie fermeture en bon français, désigne une période de fermeture de certains services publics fédéraux faute d'accord au Congrès sur le budget.

A suivre, la publication de nouveaux indicateurs d'inflation, directs (indices des prix à la production) et indirects (inscriptions aux allocations chômage) aux Etats-Unis à 14h30 (Heure de Paris).

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0930$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

La sortie de canal ascendant, identifiée, et pleinement validée, est accompagnée d'une structure en triple sommet, qui vient étayer notre scénario baissier sur la paire de devises phare. Nous surveillons désormais la dynamique relative des moyennes mobiles, tout en gardant à l'esprit que la divergence cours / RSI a déjà envoyé un message pessimiste.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Notre point d'entrée est à 1.0930 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0701 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1011 USD.

L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 229 pips et le risque de perte s'établit à 81 pips.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES