(BFM Bourse) - Le vif reflux de l'Euro / Dollar depuis la seconde partie de la semaine passée illustre bien à la fois la perte d'appétit pour le risque dans un marché qui prend enfin l'ampleur de la lutte des grandes banques centrales à mener contre l'inflation, et le potentiel de "rémunération" du Dollar, les Etats-Unis n'étant pas à l'abri de l'entrée dans une boucle salaires / prix.
Vendredi, c'était au tour de l'inflation américaine de concentrer l'attention des opérateurs, en tant que base de travail essentielle pour la Fed dans la construction et la gestion de sa trajectoire monétaire. Sur l'assiette de produits la plus large (alimentation et énergie inclus), les prix ont augmenté en rythme mensuel d'1%, contre 0,7% attendu, et 0,3% en avril... De quoi conforter davantage l'idée d'un resserrement monétaire très ferme, pesant sur les actifs à risque. A fin mai, l'inflation en rythme annualisé (alimentation et énergie inclus) atteint 8.6%. En excluant ces éléments volatils de l'assiette, la hausse des prix atteint 6%. Décidément, le scénario "d'un-pic-d'inflation-déjà-derrière-nous" perd en crédibilité... Et la hantise de la Fed - et des investisseurs - à savoir l'entrée dans une spirale prix - salaires n'est pas une option définitivement écartée. Les principaux indices sur actions outre Atlantique ont dévissé, terminant sur les points bas hebdomadaires.
Pour rappel jeudi, la Banque Centrale Européenne achevait une réunion clef de son Conseil des Gouverneurs. Si la puissante Institution monétaire de Francfort n'a pour l'heure pas touché au loyer de l'argent proprement dit, elle a entériné la fin de son programme de rachat d'actifs sur les marchés. La présidente de l'institution a explicitement annoncé une augmentation de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) de ses taux d'intérêt en juillet, ce qui marquera le premier relèvement de taux depuis mai 2011, mais également signalé qu'elle pourrait donner en septembre un nouveau tour de vis et s'il le faut encore plus fortement, a priori de 0,5 point (50 pdb).
Pour Alexandre BARADEZ (IG France), les cours traduisent des "craintes pour l'économie mondiale mais comme ces craintes proviennent notamment de l'inflation alimentée elle-même par la flambée des matières premières, tout repli plus substantiel des matières premières aurait des effets baissiers sur les anticipations d'inflation, les taux…et donc ferait baisser d'un cran la rhétorique agressive des banques centrales." Le WTI ne refluait que très symboliquement à 118$ le baril lundi.
L'appétit pour le risque restait également comprimé par des chiffres très décevants sur le sentiment de confiance du consommateur américain. Publié vendredi, il est tombé à 50,2 (U-Mich, données préliminaires) ce mois-ci, à son plus bas historique, comparable à la période de récession du milieu des années 1980.
Pour ne rien arranger, la Chine où le taux de vaccination reste faible, se débat toujours avec l'épidémie de Covid, avec la menace d'une nouvelle flambée épidémique à Pékin, quelques jours seulement après une réouverture prudente des lieux publics.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0465$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'échec au contact de la moyenne mobile à 50 jours (en orange) est désormais acté, et les cibles baissières en direction des 1,0350$ et 1,0250$ sont verrouillées. Une clôture sur les points bas hebdomadaires a renforcé le message baissier.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0471 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0251 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0571 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 220 pips et le risque de perte s'établit à 100 pips.
Le conseil
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
