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Euro Dollar (EUR/USD)

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Eur/usd : L'euro est désormais passé dans le vert face au dollar sur l'ensemble de 2024

mercredi 21 août 2024 à 11h09
Belle revanche pour l'euro face au dollarr

(BFM Bourse) - La monnaie de la zone euro évolue désormais en hausse face au billet vert depuis le 1er janvier, portée par les anticipations de baisses de taux de la part de la Réserve fédérale américaine. Bank of America estime que l'euro peut arriver à 1,12 dollar d'ici à la fin de l'année.

L'euro a signé une belle remontada face au dollar, en l'espace de quelques semaines. Sur la première partie de 2024, la devise de la zone euro a souffert contre le billet vert, minée par un ralentissement de l'économie dans l'union monétaire et par une politique monétaire plus souple de la part de la Banque centrale européenne (BCE).

L'institution de la zone euro a commencé à baisser dès juin ses taux directeurs, alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) n'a pas encore entamé de son côté son cycle de réduction des taux.

Rappelons que des taux d'intérêt plus bas dans une région attirent théoriquement moins de capitaux, ce qui pèse sur la demande de la monnaie locale de cette même région.

Entre janvier et fin juin, l'euro a perdu 3% face au dollar, un mouvement assez net sur le marché des changes où les variations sont très contenues en raison de son immense liquidité (7.500 milliards de dollars d'échanges par jour).

Mais la donne s'est inversée depuis juillet. Alors qu'il évoluait sous les 1,07 dollar fin juin, l'euro s'échange actuellement au-dessus de 1,11 dollar. La devise de la zone euro a repris 4% au dollar en quelques semaines, avec surtout une accélération à compter de début août.

Un dollar à la peine

L'euro a d'ailleurs atteint ce mercredi matin son plus haut de l'année face au dollar, selon les données d'investing.com à 1,1133 dollar, avant de reculer par la suite. Et sur l'ensemble de 2024, l'euro évolue désormais dans le vert face à la devise américaine (+0,8%), la bascule ayant eu lieu lundi, toujours selon investing.com.

"La paire eurodollar a atteint un nouveau sommet en 2024, ce qui soulève la question de savoir si le marché des changes est à l'aube d'un repli généralisé et durable du dollar américain", souligne UBS dans une note publiée ce mercredi.

Ce rebond de l'euro face au dollar s'explique, en effet, avant tout par l'accès de faiblesse du billet vert depuis le début du mois d'août. L'indice dollar DXY, compilé par le Wall Street Journal et qui mesure la performance du dollar face à un panier de grandes devises, baisse de plus de 2% depuis début le 1er août.

Le repli du dollar a été déclenché par les mauvaises statistiques économiques américaines de fin juillet-début août. Notamment le rapport sur l'emploi américain qui a fait état de créations de postes nettement inférieures aux attentes en juillet d'un taux de chômage certes modéré dans l'absolu (4,3%) mais au plus haut depuis fin 2021.

Ce rapport sur l'emploi a déclenché un vent de panique sur l'ensemble des marchés actions au début du mois. Et les investisseurs se sont mis à anticiper d'importantes baisses de taux de la part de la Fed. Ce qui a évidemment pesé sur le dollar.

Anticipations de baisses de taux

D'autres indicateurs économiques américains ont, depuis, permis aux Bourses mondiales d'effacer une large partie de leurs pertes. Mais les investisseurs continuent d'anticiper des réductions de taux de la Fed plus marquées que précédemment.

"Le dollar américain a été en retrait cette semaine, les marchés d'actions continuant à se remettre du choc de début août, tandis que les anticipations sur les baisses de taux de la Fed ont été en grande partie maintenues", note ce mercredi UBS. Selon l'outil Fedwatch du CME Group, le marché anticipe actuellement 100 points de base (1 point de pourcentage) de baisse de taux directeurs de la part de la banque centrale américaine d'ici à fin décembre. Courant juillet, les opérateurs de marché ne tablaient que sur 50 points de base.

"L'économie américaine et les taux d'intérêt se rapprochent du club des bas niveaux mondiaux, ce qui fait souffler un vent favorable sur l'eurodollar", expliquait mi-août, Stephen Innes de Spi Asset Management.

Du potentiel de hausse?

D'autres facteurs peuvent jouer, en plus des anticipations sur la politique monétaire et de la macroéconomie. Le "carry trade", ou "portage", par exemple. Ce mécanisme de marché consiste à emprunter des fonds dans un pays où les taux d'intérêts sont bas pour les placer dans un pays où ils sont plus élevés, et jouer ainsi sur les différences de rémunérations des fonds.

Pendant longtemps, les investisseurs ont joué le "carry trade" en empruntant des yens, le Japon étant l'un des rares pays à avoir maintenu des taux très bas en 2022 et 2023, pour placer leurs fonds en dollars ou dans des pays émergents. Mais le relèvement des taux de la Banque du Japon, fin juillet, couplé aux anticipations de baisses de taux de la Fed, ont amené les investisseurs à déboucler subitement leurs positions, et ainsi à vendre du dollar (ou les devises des pays émergents) pour acheter du yen. C'est ce qui a expliqué la flambée du yen début août et, par répercussion, la chute des marchés actions japonais.

Selon la banque Citi, citée mardi par Bloomberg, les "hedge funds", c'est-à-dire les fonds spéculatifs, ont désormais commencé à faire du "carry trade" en empruntant désormais du dollar (plutôt que le yen) pour placer ensuite leurs fonds sur les marchés émergents. Ce qui peut également pénaliser le dollar actuellement.

Pour la suite, l'euro peut-il prolonger son ascension face au dollar? Bank of America table sur un euro à 1,12 dollar à la fin de l'année soit un petit plus qu'actuellement (1,11 dollar). UBS se montre plus prudente, et juge que la "juste valeur" de la paire se situe autour de 1,095. L'eurodollar semble "à ce stade dépasser ses fondamentaux" économiques, prévient la banque suisse. Cela signifie que le marché anticipe soit une certaine faiblesse de l'activité aux États-Unis "soit un certain optimisme en Europe", poursuit la banque.

UBS estime notamment que le discours que prononcera vendredi Jerome Powell, le président de la Fed, au symposium de Jackson Hole, pourrait se révéler moins accommodant que ne le prévoient les investisseurs. Ce qui pourrait tirer vers le haut le dollar.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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