(BFM Bourse) - La Banque centrale européenne a relevé comme anticipé par le marché, ses taux directeurs de 50 points de base. Le discours de sa présidente, Christine Lagarde, a été perçu comme un peu plus souple par le marché.
Alors qu'elle avait grippé les marchés en décembre, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), semble cette fois les satisfaire.
Son institution a relevé comme largement anticipé par le marché ses taux directeurs de 50 points de base et a signalé qu'elle avait l'intention de faire de même lors de sa prochaine réunion, en mars. Elle évaluera alors au cours de cet évènement "sa trajectoire future de politique monétaire", sur la base des dernières projections de ses économistes.
Christine Lagarde a bien pris le soin de souligner que cette échéance n'était pas synonyme de la fin des hausses de taux. "Nous avons encore du terrain à parcourir" a-t-elle déclaré à ce titre lors de sa conférence de presse, ajoutant que le "pinacle" (le pic) n'avait pas été atteint.
Cela n'a pas échaudé les investisseurs qui ont, a priori, perçu des signes de souplesse dans le discours de la banquière centrale, notamment quand elle a estimé que les risques sur les perspectives d'inflation et de croissance étaient devenus "plus équilibrés" depuis décembre, en particulier pour l'inflation "à court terme".
Alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque d'Angleterre (BOE) ont également livré des annonces rassurantes pour les investisseurs, "le marché a envie de croire et de voir dans une seule direction et la direction est que" pour les trois banques centrales "on est à une réunion ou deux réunions du pic", a expliqué sur BFM Bourse, Yannick Lopez, directeur de la gestion des taux chez OFI AM. "On sent le marché un petit peu soulagé", ajoute-t-il.
Jusqu'à récemment les banquiers centraux "combattaient les anticipations de marché avec une certaine virulence, là c'est clair qu'ils les combattent avec beaucoup moins de force", développe le gérant.
Face à l'ensemble de ces annonces, le CAC 40 a accéléré sa hausse, gagnant plus de 1,2% vers 15 h et encore 0,8% vers 16h15, alors qu'il était proche de la stabilité avant les annonces de la BCE. L'euro lui dévisse totalement, chutant de 0,9% face au dollar à 1,0897 dollar, alors qu'il était lui aussi à l'équilibre avant les annonces de la BCE.
Les rendements des obligations d'Etat en zone euro, eux, s'effondrent. Le taux de l'obligation allemande à 10 ans abandonne 18 points de base (soit 0,18%) à 2,098% tandis que le rendement de l'obligation assimilable du Trésor à 10 ans chute de plus de 20 points de base à 2,53%.