(BFM Bourse) - La monnaie britannique a brusquement chuté, mardi, après que l'attorney général britannique a jugé que le "risque juridique" du backstop irlandais restait "inchangé", ouvrant la voie à un probable rejet de l'accord par les parlementaires. En réaction à ces déclarations, la livre sterling cédait immédiatement du terrain face à la monnaie européenne et au billet vert.
Dans un marché particulièrement volatil à quelques heures d'un vote du Parlement britannique sur le Brexit, la livre sterling effaçait une partie de ses pertes matinales et s'échangeait, vers 18h55, à 86,41 pence pour un euro au lieu de 84,97 pence à l'ouverture (-1,62%). À la même heure, la monnaie britannique s'échangeait contre 1,3060 dollar (-0,68%).
Toutefois, au début de la séance asiatique, la devise avait atteint 84,76 pence pour un euro, son plus haut niveau depuis mai 2017. La devise britannique était également à son plus haut niveau depuis trois semaines face au dollar, avant de dégringoler à partir de 12h. En cause, le conseiller général du gouvernement britannique avait alors jugé que le "risque juridique" du backstop (un "filet de sécurité" pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre les deux Irlande) restait "inchangé", ouvrant la voie à un probable rejet de l'accord sur le Brexit au Parlement dans la soirée. "C'était l'avis qui comptait le plus", et "il est clair que le récent accord ne fera pas le poids", a jugé Naeem Aslam, analyste pour Think Markets.
Vers un hard Brexit ?
Dans la nuit, la devise britannique avait bondi après que la Première ministre Theresa May a annoncé avoir obtenu des garanties de dernière minute concernant le filet de sécurité nord-irlandais. Parmi ces garanties obtenues, figure celle que "l'Union européenne ne puisse pas agir avec l'intention de mettre en oeuvre le filet de sécurité indéfiniment", avait déclaré Theresa May.
Celles-ci ne devraient néanmoins pas suffire, au vu de l'avis rendu par le conseiller général et alors que le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a appelé à voter contre l'accord, tout comme un groupe influent de parlementaires britanniques eurosceptiques, comprenant notamment le chef des députés du parti unioniste nord-irlandais DUP.
Si le texte devait être rejeté, les députés voteraient mercredi sur la possibilité de sortir de l'UE sans accord, un scénario redouté par les milieux économiques. Un report du Brexit semble néanmoins rester le scénario privilégié par le marché.
(avec AFP)